La pratique artistique de Sandra Volny évolue au gré de ses recherches sur la perception de l’espace sonore.

Bbiographie de l'artiste

Sandra Volny est une artiste et chercheuse qui s’intéresse à la perception des espaces sonores. Elle déploie son travail dans des installations, des vidéos, des instruments, des situations collectives et des parcours performatifs. Son approche conjugue l’écoute, la recherche scientifique et l’enquête de terrain pour révéler des structures inaudibles à l’oreille nue et porter la voix de ce qui disparaît. Titulaire d’un doctorat en arts et sciences de l’art de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sa thèse porte sur le concept de la « survivance des espaces sonores », explorant la persistance du son dans les espaces à travers ses constellations matérielles, sensorielles et sociales. Elle est actuellement chercheuse postdoctorale au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal et au sein de la Chaire MÉDIANE de l’Université du Québec à Montréal. Entre 2019 et 2023, Sandra Volny était récipiendaire d’une résidence aux ateliers montréalais de la Fonderie Darling. Son travail artistique a fait l’objet d’expositions individuelles et collectives notamment au Musée d’art de Joliette, à la Fonderie Darling, au Centre Clark, à Dazibao, à la galerie FOFA, au Centre d’exposition de l’Université de Montréal, à la Galerie Michel Journiac (Paris), au Ionion Center (Céphalonie) et au Raumlabor-267 (Braunschweig). Ses œuvres figurent au sein de collections publiques et privées, dont celles du Musée d’art contemporain de Montréal, d’Hydro-Québec et de Majudia.

Les recherches de Sandra Volny ont été publiées dans différentes publications et journaux universitaires, dont plus récemment aux Presses du MIT avec « Voices of Climate Change » (2023) dans le journal Leonardo ; au sein de l’ouvrage New Infrastructures – Performative Infrastructures in the Art Field avec l’article « Resound Kefalonia: A Case Study of “The Surviving Aural Spaces » (2021), publié par les Éditions Passepartout ; sur le Réseau de recherche-création en arts, cultures et technologies Hexagram avec le texte « Récits de la survivance des espaces sonores racontés par les sols » (2021) ; et à l’International Symposium on Electronic Arts, ISEA 2020, avec l’article « Aural Soilscapes: Sensory Challenges in a Subterranean World ».

www.sandravolny.com et www.soundandspaceresearch.com

Les sons souterrains – ceux imperceptibles, puisés aux confins de la nature ou en bordure de mer – sont amplifiés et ramenés à nous via divers modes de présentation. Par de multiples stratégies de révélation, l’artiste façonne des œuvres vidéographiques, des œuvres sonores, des installations et des performances issues des sons qu’elle a captés dans leur contexte originel.

Avec Fossiles sonores, Sandra Volny a voulu rendre visible la voix de la glace et en conserver une trace. Elle a collaboré avec le mathématicien et géophysicien Julien Chaput qui, à l’aide de sismographes, a échantillonné le son de la glace de la barrière de Ross dans l’Antarctique, son qui varie en fonction des changements climatiques en cours. Sur plus d’une dizaine d’œuvres que comporte le corpus, trois sont présentées ici. Sur des plaques d’acier réparties dans l’atelier de l’artiste à la Fonderie Darling à Montréal, des pigments ont été exposés pendant un mois aux vibrations produites par le son de la glace. Au bout de cette période, les ondes sonores se sont cristallisées dans les multiples tons de pigments agencés par l’artiste.

Nous nous retrouvons en présence de stèles mystérieuses, à la taille de l’artiste, ramenant l’immensité de l’Antarctique à l’échelle humaine. « La survivance des espaces sonores» 1, concept présenté par Volny, nous aide à développer notre conscience environnementale et contribue aussi à la construction de notre patrimoine immatériel.

Myriam Yates, commissaire

1 VOLNY, Sandra. Survivance des espaces sonores. Conscience auditive et pratiques de l’espace du corps-sonar, Thèse doctorale, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2017.