Commissaire : Laurier Lacroix
Marc Garneau serait-il un artiste zen ? Sa démarche depuis plus de trente ans permet de l’affirmer. Chaque œuvre se présente comme une nouvelle aventure au sujet des possibilités à explorer.
Le tableau commence par lui-même en quelque sorte : son format, la texture de la surface, la lumière ambiante, un objet qu’on y pose, un premier signe graphique. L’un ou l’autre de ces éléments est le début d’une expédition dont l’artiste ne connaît pas la destination.
En cours de route Garneau réagit, modifie, hésite, transforme en fonction de ce qui s’accumule sur la surface. Instinct, émotions, réflexions évoluent de pair.
L’œuvre bénéficie des accidents, du hasard et de la surprise qui surgissent et l’artiste est attentif à tous ces phénomènes afin de déjouer une direction trop évidente. Il accepte le jeu de la durée par une attention continue en regard de ce qui se développe et de la manière dont le tableau s’affirme.
Les accumulations de traces (collage, grattage, repentir, brûlure, déchirure …) s’inscrivent comme un journal de l’œuvre en cours de réalisation.
Au final, Garneau retrouve les thèmes qui traversent toute sa production. La mythologie côtoie la mort, la mémoire et le souvenir s’inscrivent dans la matière picturale et dans les divers matériaux qu’il convoque dans ces pages de vie et de créativité.
Il nous revient de revivre « ici et maintenant » l’expérience de l’artiste, de parcourir certaines de ses routes, d’observer intensément ses propositions, de nous en imprégner et d’en jouir.
https://www.marcgarneauartiste.com/
Image : Marc Garneau, Sienna, 2007.Papier, encre, acrylique et fusain sur toile, 107 x 122 cm. Collection Université de Sherbrooke. Don Mme Mireille Lehoux