La session estivale est l’occasion de mettre en valeur, à l’Espace Groupe Mach, des œuvres issues de la vaste collection de l’Université.
Jocelyne Alloucherie
Jocelyne Alloucherie (née en 1947)
À travers des configurations complexes, son œuvre explore de manière conceptuelle et poétique des notions relatives à l’image, à l’objet et au lieu. Elle a réalisé de nombreuses installations qui associent des éléments relevant de considérations sculpturales, architecturales et photographiques. Jocelyne Alloucherie a remporté plusieurs prix durant sa carrière, notamment le prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton du Conseil des arts du Canada (1989), la Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) en 1997, le prix Louis-Hébert de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (1999), le prix du Gouverneur général en arts médiatiques du Conseil des arts du Canada (2000), le prix Paul-Émile-Borduas (2002) et le prix Jean-Paul-Riopelle du Conseil des arts et des lettres du Québec (2007). Ses œuvres ont été exposées dans plusieurs institutions majeures au Canada ainsi que dans divers pays européens et au Japon.
Elle a fait l’objet de textes critiques parus dans de nombreuses revues canadiennes et internationales dont Parachute, Ciel variable, Canadian Art, Flash Art, Visuel(s) revue d’art et d’architecture, Art Press. Elle a participé, avec des œuvres marquantes, à la première Biennale canadienne en 1989 au Musée des Beaux-arts du Canada, à Anninovanta en 1991, à Différentes natures en 1993 (La Défense, Paris), à la première Biennale de Montréal en 1998, à Camere con vista en 2002, à la Biennale de Liège la même année. En 2007, elle a fait partie des Transphotographiques de Lille et d’Il Velo, au musée Il Filatoio (Cuneo). L’artiste a réalisé plusieurs expositions monographiques, notamment L’Envers à l’Oratorio San Ludovico à Venise (2005) et au Centre culturel canadien de Paris (2007), Occidents au Grand Palais (Paris, 2008), Lames, Poussières, Sirènes au palazzo Brandolini Rota, (Venise, 2009), Climats à la Carleton University Art Gallery (Ottawa, 2011), Una realta Flutuente à la Villa Giulia (Verbania, Italie), Boréales 2012 au Musée d’art moderne André Malraux (Le Havre) et La Chambre des ombres au Centre d’art de Kerguéhennec (Bretagne, 2017). Elle vit et travaille à Montréal.
Adapté de la biographie sur le site Web de l’artiste.
Marcel Barbeau
Marcel Barbeau (1925-2016)
Marcel Barbeau naît à Montréal en 1925 et a une longue et prolifique carrière pendant soixante-cinq ans. Il étudie à l’École du meuble de Montréal de 1942 à 1947, où il fait la rencontre déterminante de Paul-Émile Borduas. Il participe au mouvement des Automatistes, fondé sur l’idée des surréalistes français de faire appel à l’inconscient comme source d’inspiration. Il signe le manifeste Refus global avec les artistes Paul-Émile Borduas, Françoise Sullivan, Claude et Pierre Gauvreau, Fernard Leduc, Marcelle Ferron et Jean-Paul Riopelle, entre autres. Le manifeste remet en question les valeurs traditionnelles de la société québécoise comme le dogme catholique et l’attachement aux valeurs ancestrales, rejette son immobilisme et cherche à établir une nouvelle idéologie d’ouverture à la pensée universelle pour amener le Québec dans la modernité. Marcel Barbeau a exposé tout au long de sa vie dans plusieurs musées et galeries canadiens et à l’international, au sein de collections publiques et privées. Notons par exemple le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée d’art contemporain de Montréal, le Musée des beaux-arts de Montréal, la Art Gallery of Ontario, une rétrospective à la Winnipeg Art Gallery en collaboration avec le Musée d’art contemporain de Montréal, et le British Museum. Marcel Barbeau est membre de l’Académie royale des arts du Canada depuis 1992, officier de l’Ordre du Canada depuis 1995 et devient officier de l’Ordre national du Québec, la plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec, en 2015. Il fut l’un des premiers lauréats du prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton du Conseil des arts du Canada (1973). En 2013, il reçoit deux prix prestigieux : le prix du Gouverneur général et le prix Paul-Émile-Borduas. En 2018, le Musée national des beaux-arts du Québec lui consacre une rétrospective. Pour développer sa carrière et son œuvre, il a habité à New-York, à Paris, à Vancouver, dans le sud de la Californie et à Montréal.
L’exposition Apparitions solaires propose un dialogue dans le champ de l’abstraction entre deux artistes marquant l’histoire moderne et contemporaine des arts plastiques au Québec, soit Jocelyne Alloucherie et Marcel Barbeau.
Signataire de Refus global, membre du groupe des Automatistes, Marcel Barbeau, inspiré des peintres majeurs de son temps, a fait évoluer, tout au long de sa production d’une intensité soutenue, le travail de la forme et de la couleur. Le geste à la fois spontané et maîtrisé de la juxtaposition d’aplats et de couleurs de manière parfois impressionniste, parfois minimaliste, confère à ses tableaux une présence vibrante.
Dans ses œuvres picturales et spatiales qu’elle présente habituellement sous forme d’installations d’envergure en galerie ou in situ, Jocelyne Alloucherie associe des éléments sculpturaux minimalistes et des photographies de paysage presque abstraits. La série Sublunaire, de plus modestes dimensions, rappelle son travail avec l’espace où le noir et l’aspect monumental sont très présents. Ces dessins de paysages verticaux ou d’astres, sortis de la voûte, sont réalisés avec des crayons à la pierre noire, de l’encre argentée et du graphite, devant lesquels vient s’apposer une vitre découpée, élément récurrent dans ses installations.
Réalisées à quatre années d’intervalle, ces œuvres choisies de la collection ouvrent une brèche de curiosité vers le ciel et l’abstraction, en écho au condor solaire (Condor of the South) et à la tombée de la nuit (Sublunaire).
Myriam Yates, commissaire
