Né à Rimouski en 1971, Sébastien Pesot a obtenu un baccalauréat en histoire de l’art à l’Université de Montréal (1996) et une maîtrise de l’École des arts visuels de l’Université du Québec à Montréal (2000). Il a exposé à Sherbrooke, à Montréal, à Québec, à Berlin et à Hong Kong.
Les recherches de Sébastien Pesot s’orientent autour des installations vidéos tout en investissant le champ de la performance et de la photographie. Auparavant, son univers était partagé entre la réalisation de vidéos expérimentales et le punk rock. Fondateur du festival Espace [im] Média, l’artiste enseigne à l’Université de Sherbrooke.
Commissaire : Suzanne Pressé
L’exposition Focus sur la Collection présente trois œuvres de sa série Mal floral de la Collection de l’Université. Il s’agit de représentations hyperréalistes de fleurs sauvages. Arraché à son environnement naturel, l’objet est mis en scène sur fond neutre, à l’inverse d’une nature morte. Grâce à la photocopie numérique et au traitement infographique, la fleur est isolée, décontextualisée et magnifiée. Le « mal » dans le titre pose la question du beau en art actuel.
La genèse de ce projet réfère au célèbre recueil de poèmes Les fleurs du mal (1857) de Charles Baudelaire (Paris, 1821 – 1867) qui scandalisa la société contemporaine, conformiste et soucieuse de respectabilité. Baudelaire y énonça son aversion envers la photographie, nouveau médium à l’époque. Le titre Mal floral est ainsi ironique dans son hommage, puisque l’œuvre est d’ordre photographique. Dans une lettre intitulée « Le public moderne et la photographie » adressée à Jean Morel, alors directeur de la Revue française (1859), Baudelaire s’attaqua violemment à la photographie, « ce moyen étranger à l’art », « ce refuge de tous les peintres manqués ». Pour lui, la photographie relevait de la science et était contraire à l’art et à la poésie qui ne se soucient pas de reproduire le réel mais représentent une vision cachée du monde, une vision presque mystique que l’on peut saisir davantage par les sensations que par l’intelligence.
Image : Sébastien Pesot, Mal floral 10,3, 2015. Impression par sublimation sur tripopline, édition de 5. 152 x 101 cm.
