Intéressé à aborder plus en profondeur le matériau avec lequel il travaille depuis près de quarante ans, le bois, David Moore revisite des corpus entiers de sa pratique qu’il réagence avec des oeuvres récentes. Loin d’être neutre, le bois se révèle ici pour ce qu’il est, un matériau vivant, avec un naissance et une morte. Entre l’arbre et l’humain, l’artiste négocie par cette proposition sculpturale une rencontre-miroir, qui vient confronter les statuts. Darwin invite à rebrasser la chaine du vivant, à questionner le positionnement des uns et des autres – animal, végétal, minéral, humain – dans le grand échiquier naturel. Avec un regard narquois et joueur posé sur les prétentions humaines, artistiques, intellectuelles – l’évolution des espèces n’y échappant pas – David Moore propose une exposition dont l’impact s’apparente à l’expérience de mettre le le pied dans une forêt. Elle demande d’être alerte, à l’écoute et prêt à tout revoir de soi.
À cette exposition phrare s’ajoute Elixir, un accrochage spécialement conçu pour l’espace Découverte (adjacent à la Salle Maurice-O’Bready). On y retrouve des oeuvres fondatrices pour le parcours de David Moore, dont une série inédite formée de sachets de tisane ainsi qu’un corpus photographique conceptuel. Tout en déjouant le formalisme pictural qui dominait la scène artistique de l’époque, cette sélection d’oeuvres témoigne du désir toujours effectif qu’a l’artiste d’enraciner la création au plus près de la vie.