Biographie
Né à Rimouski en 1971, Sébastien Pesot a obtenu un baccalauréat en histoire de l’art à l’Université de Montréal (1996) et une maîtrise de l’École des arts visuels de l’Université du Québec à Montréal (2000).
Formé à la rude école de la distorsion assourdissante et du « arrange-toi toi-même » (DIY Do It Yourself) en tant que batteur des groupes General Fools et Dr. Placebo, Sébastien Pesot affuble, dans son travail performatif et installatif, la culture punk et post-punk. Sébastien Pesot vit à Sherbrooke et enseigne à l’Université de Sherbrooke.
Commissaire : Sébastien Pesot
Le titre Spunkt Art Now est une contraction des vocables spunk et punkt. De l’anglais, le mot spunk signifie avoir du cœur, du cran, du courage et de la détermination. D’origine allemande, le terme punkt, quant à lui, rappelle l’idée d’un point d’équilibre et de rencontre. Ce jeu de langage forme le néologisme spunkt qui conserve en son milieu le mot punk. L’ajout de deux lettres témoigne des orientations nouvelles, des tendances contemporaines qui réaffirment la culture originelle commune : le mouvement punk.
Placée sous le commissariat de l’artiste Sébastien Pesot, l’exposition Spunkt Art Now réunit des artistes aux idées audacieuses teintées de l’héritage punk. La vision des artistes s’exprime par la photographie, l’installation, la vidéo, la peinture et la performance.
Sébastien Pesot a invité des artistes réputés aux divers horizons esthétiques : B.L.U.S.H (Canada), Brett de Palma (États-Unis), FEED (Canada), Scooter LaForge (États-Unis), Paryse Martin (Canada), Meky Ottawa (Canada), Sébastien Pesot (Canada), Oli Sorenson (États-Unis), Chloé Surprenant (Canada) et Arturo Vega (États-Unis)
Dès ses origines, le punk a entretenu une relation étroite avec la pensée situationniste à laquelle il emprunte la négativité, la pratique du détournement, une violence nihiliste, le dégoût de son temps. Mais son rapport aux avant-gardes remonte encore plus loin : on retrouve chez lui l’arrogance dadaïste, l’apologie du bruit des futuristes, un sens de la provocation. Et comme les avant-gardes, il n’était peut-être pas destiné à durer. Ainsi l’a-t-on déclaré mort dès 1978 dans un autosabotage provocateur qui fut suivi d’innombrables résurrections comme si cette mise à mort ne pouvait être définitive. Comme les avant-gardes, les artistes punk voulaient faire table rase. Voilà une force créatrice souvent mêlée d’instincts autodestructeurs.
Au final, la culture punk en art contemporain a une esthétique unique et complexe. Mais l’impact des valeurs punk sur l’art actuel n’a pas été mesuré à sa juste valeur, regrette le commissaire Sébastien Pesot.
L’exposition Spunkt Art Now s’inscrit également dans la foulée de la première publication Post-Punk Art Now (2016). Imaginée comme une œuvre collective à part entière, la publication regroupe la contribution d’auteurs québécois et étrangers qui tissent des liens directs avec la culture punk en art contemporain. Les textes prennent pour ce projet, des formes variées – de l’essai théorique au manifeste, en passant par des formes plus littéraires ou poétiques. La publication Spunkt Art Now rassemble les textes de Mathieu Arsenault (Canada), Jessica Bebenek (Canada), Ève Dorais (Canada), David G. Torres (Espagne), Gloria Guirao Soro (Espagne), Kateri Lemmens (Canada), Alexandra Madoyan (Canada), Greil Markus (États-Unis), Louis Rastelli (Canada), Marie Arleth Skov (Allemagne) et Maude Veilleux (Canada).
Suzanne Pressé, coordonnatrice