Oeuvres

C’est l’œuvre lumineuse, Violence / Fragilité (2014), qui donne le titre de l’exposition. Ces deux mots – écrits avec des tubes de néon, sur le grand mur peint en bleu de la Galerie d’art – donnent le ton de l’exposition.

Croix de charbon noir – Cendre de charbon – Charbon blanc (2009) est construit d’un minerai dont l’extraction a mis en péril la vie de tant de mineurs. Mais il est tout à fait dans le tempérament de l’artiste de s’emparer de cette roche sombre venue du fond des âges pour l’offrir en une forme esthétique sous la forme d’une croix renversée en un X, tel un leitmotiv dans l’art de Fournelle.

À l’ombre de nos braises (2013) est une œuvre qui s’inscrit dans la réflexion de l’artiste sur le temps qui passe et sur la place de l’homme au sein de son environnement. L’artiste propose, ici, un fragment d’une grande fragilité de la série de ses autoportraits. L’œuvre est déclinée en pâte de verre, matière à la frontière de la transparence et de l’opacité.

Frontières Exit / Exil (2014), œuvre réalisée en collaboration avec Joël Proulx-Bouffard,  vidéaste, s’inscrit dans une longue réflexion portant sur l’idée de frontières et de territoires. L’artiste réagit aux frontières et aux territoires qui déchainent haine et guerres fratricides à travers le monde. Ici, les 5 continents sont représentés par autant de tubes de néon.

Commissaire : Suzanne Pressé

Pour la 800e exposition de la galerie d’art Antoine-Sirois de l’Université de Sherbrooke, l’honneur revient à l’artiste André Fournelle dont les œuvres multidisciplinaires, la réappropriation ponctuelle des sites par l’artiste et ses engagements constants s’inscrivent dans une optique sociale. Que dire du titre de l’exposition, Violence / Fragilité, en ce premier quart du 21e siècle? La réponse revient à Nycole Paquin qui, dans le récent livre consacré à l’artiste (André Fournelle, Del Busso, éditeur, 2015), affirme que «Fournelle invite au questionnement sur la précarité des choses, celle du monde qui tente de se remémorer d’où il vient mais ignore où il va, voire s’inquiète de son devenir». Plusieurs œuvres de l’artiste tissent des liens avec l’histoire.

Je laisse les derniers mots à André Dubuc, collaborateur de la récente monographie de l’artiste : là est la force du travail de Fournelle, qui, «à une réelle émotion esthétique, ajoute une réflexion philosophique en prise directe avec la société dans laquelle nous nous inscrivons». Voilà le sens de Violence / Fragilité d’André Fournelle.

 

Image : André Fournelle, Violence / Fragilité,  2014. Tubes néon blanc et bleu, 8 fils à plomb, 3 x 8 m.

À venir