La pratique artistique de Jean-Maxime Dufresne et de Virginie Laganière se nourrit d'une exploration fine d'environnements convoquant l'architecture, la psyché et des spéculations sur le futur.

Biographie des artistes

Outre leurs pratiques individuelles, Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière poursuivent une collaboration en duo depuis une vingtaine d’années. De nature anthropologique, leurs recherches artistiques s’intéressent aux transformations de nos territoires construits, naturels et technologiques, avec une sensibilité particulière pour la psyché humaine. En interrogeant diverses réalités afin d’en révéler la complexité, le travail de l’image et du son devient un objet d’investigation au confluent des approches documentaires, fictionnelles et spéculatives. Par le télescopage de phénomènes variés, il prend la forme d’installations multipartites qui créent un dialogue fertile dans l’agencement du matériel de recherche. Guidées par des processus d’enquête, leurs recherches se développent lors de séjours en résidence à l’international et mènent régulièrement à des expériences collaboratives avec des intervenant.e.s d’horizons multiples. Une réflexion sur une mise en scène du photographique et du vidéographique intégrant l’art sonore, des éléments sculpturaux et des dispositifs architecturaux traversent l’ensemble de leurs œuvres.

Soutenu par le Conseil des arts du Canada et le CALQ, leur travail a été présenté lors d’expositions, de festivals et de résidences au Québec et à l’international, dont la Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, le Musée d’art de Joliette, la Galerie de l’UQAM, le Centre d’art contemporain Optica et le Festival International du Film sur l’Art à Montréal, ainsi qu’à Tokyo Arts and Space. S’ajoutent également l’ISELP (Bruxelles), La Becque (La Tour-de-Peilz, Suisse), le Studio du Québec à Rome, le Helsinki International Artist Programme (HIAP), la Titanik Gallery (Turku, Finlande), le Inside-Out Art Museum (Pékin) et les Rencontres Internationales Paris/Berlin. Leur travail artistique fait partie de la Collection Hydro-Québec.

 Par l’entremise de résidences d’artistes à l’international, leurs recherches s’activent à partir d’enquêtes sur le terrain et de documentations photographiques, sonores et vidéo- graphiques. Inspirées par l’anthropologie et les études socioculturelles, leur recherche et les œuvres qui en découlent forment des corpus que les artistes présentent sous forme d’installations, dans une scénographie étudiée où se rejoignent le documentaire et la fiction.

Les œuvres présentées ici sont issues du corpus Intervalles créé à la suite de séjours au Tokyo Arts and Space au Japon. Elles reflètent l’enchevêtrement complexe de la coexistence de la technologie, des systèmes de croyance et des pressions excessives de la sphère du travail. En témoignent la quête d’échappatoires d’une jeunesse se réfugiant dans un univers numérique (VR Youth) – où les horizons, sans limites, atténuent les attentes et la pression sociale – ou l’acceptation sociale d’entités robotiques telles que Chihira, une hôtesse humanoïde d’un centre commercial de Tokyo se confondant avec les « réelles » hôtesses vêtues du même uniforme jusqu’à ce que des interférences deviennent perceptibles. Composée d’entretiens avec des chercheur.euse.s, la vidéo éponyme (Reflets) explore le miroir technologique de nos existences, où l’intelligence artificielle, le mimétisme et la virtualité sont examinés à travers ce prisme.

Par les zones conceptuelles qu’elles créent, les œuvres de Reflets déploient un espace de distanciation, d’interprétation et de réflexion face à des enjeux numériques et tangibles qui ne cessent d’évoluer.

Myriam Yates, commissaire

Remerciements

Les artistes remercient Rena Kano, Takashi Kawai et Tetsuya Ogata pour leur collaboration au projet, ainsi que le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada, le Tokyo Arts and Space, la Galerie de l’UQAM et le Musée d’art de Joliette pour leur généreux soutien. L’exposition se poursuit à la galerie d’art Antoine-Sirois (Pavillon Irénée-Pinard).

À venir