Biographie

Sylvie Rochette a grandi à Québec et elle vit et travaille à Sherbrooke. Dans les années soixante-dix, elle s’est investie dans le milieu des arts et a suivi des cours de coulage des métaux à l’atelier de Jean-Paul Garneau. Au cours de cette période, elle a conçu des œuvres intégrées à l’architecture, pour mémoire, les portes de la Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce à Montréal. Elle a présenté ses œuvres en Colombie-Britannique et au Québec. Elle a aussi complété une formation universitaire en sculpture et en histoire de l’art.

En 1989, elle a participé à la rédaction du Code d’éthique des sculpteurs avec Ninon Gauthier, critique d’art et sociologue, et Luc LaRochelle, avocat et collectionneur. Au début des années quatre-vingt-dix, elle a débuté une carrière de consultante et formatrice en gestion de carrière auprès des artistes de toutes disciplines. En 2004, sa pratique a pris un virage important et a donné lieu à des collages en haut et bas-relief montés sur carton.

Sylvie Rochette témoigne d’un engagement personnel profond et sincère qu’il n’est pas fréquent de rencontrer. Elle mène une triple carrière d’artiste, d’auteure et de consultante. Elle crée des œuvres significatives – par leur sens et par leur forme. Dans tous les cas, ce sont des œuvres significatives qui suscitent un intérêt national.

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Commissaire : Suzanne Pressé

La vision artistique de Sylvie Rochette s’inscrit dans une volonté de marquer une résistance, de porter un regard personnel sur les gestes et les choses, d’exercer un libre arbitre, d’aiguiser sa sensibilité et de témoigner de sa présence au monde dans une perspective historique. Son art est une réflexion à la fois sur des grands thèmes de l’humanité et une réflexion sur sa vie, son cheminement et ses questionnements personnels.

Les recherches récentes de Sylvie Rochette portent sur la compréhension de l’identité individuelle ou collective. Cette science sociale au croisement de la sociologie et de la psychologie mais qui intéresse aussi la biologie, la philosophie et la géographie. La représentation de l’équilibre, de l’intériorité et de l’extériorité sont au centre des recherches de l’artiste.

L’artiste explore les caractéristiques de divers matériaux que sont le papier, le bois, le tissu, cire, terre, verre, plexiglass, fil de fer, métal, bronze. Pérennité et précarité, rigidité et souplesse, opacité et transparence, perfection et imperfection, densité et fragilité, chaque matériau est porteur d’énergie, de vibration, de résonance, de sens et de sensibilité. Ce paradoxe des matériaux est un puissant stimulant. Il révèle la complexité inattendue de la réalité.

Cette vision artistique est énoncée dans le bas-relief intitulé Voyage dans la matière à identités et intensités variables – qui pourrait aussi bien s’intituler Des choses sur la tête ou dans la tête. Construit de matériaux aux allures et caractéristiques diverses, les thèmes de l’équilibre, de l’intériorité et de l’extériorité y sont présents. Mais par-dessus tout, le sujet de l’œuvre est la représentation de l’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur. La représentation de l’équilibre entre le matériel et l’immatériel. Voilà révélée l’intelligence de l’artiste dans ses questionnements menés jusque dans les angles morts de la pensée.

 

Légende de la photo : Sylvie Rochette, Je voyage pour ouvrir les portes, 2019. Érable, ébène, papier imprimé monté sur cadre de bois. © François Lafrance.

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