Biographie
Élaine LaBrie vient du monde de la danse contemporaine. Dès le début de sa pratique en arts visuels, elle utilise son corps comme outil de travail. Les sensations et les qualités physiques inhérentes au corps dansant; des notions telles que le poids, l’énergie, l’espace et le temps viennent guider ses œuvres multidisciplinaires. Envisageant l’œuvre comme processus, elle cherche à produire des formes en acte dans une constante remise en cause du solide, du durable. Empreintes picturales ou photographiques, traces de gestes ordinaires du quotidien et actions filmées lui permettent d’interroger la représentation sans perdre le contact du corps.
Élaine LaBrie est titulaire d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, d’une Licence d’arts plastiques de l’Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne et d’un diplôme d’État de professeur de danse.
Articles de presse
René Viau, « Élaine LaBrie : souvenirs de « Vacance » », Vie des arts, no 261, hiver 2021.
Mélanie Noël, « Une galerie vacante devenue lieu de création pour Élaine LaBrie », La Tribune, été 2020.
Virginie Roy, « Vacance : Élaine LaBrie habite le vide à la Galerie d’art Antoine-Sirois », Le Collectif, été 2020.
La galerie vide – si magnifiquement travaillée dans l’histoire de l’art et si étrangement amenée en contexte de pandémie – est le motif central de cette résidence.
Vacance émerge d’une amorce de réflexion, menée par la galerie d’art Antoine-Sirois, sur le rôle et le statut des galeries d’art et des espaces de diffusion, dans le contexte ou ceux-ci ont été désertés pendant la pandémie. En plus d’évoquer la légèreté de l’été, Vacance part du principe que ce vide autour, que nous avons la compulsion de remplir, souvent sur les plateformes numériques, a beaucoup à livrer pour peu que nous l’écoutions, le reconnaissions.
Plaçant justement la vacance, le geste minimal au coeur de sa pratique l’artiste Élaine LaBrie été invitée à effectuer une résidence estivale en deux temps. La première partie de la résidence s’est déroulée dans la galerie peinte en noir, la deuxième partie dans la galerie peinte en blanc, passant métaphoriquement du vide au plein. Essentiellement in situ, passant également du dedans au dehors, son travail a pris la forme d’interventions discrètes et délicates faisant corps avec le lieu. Eau, air, lumière, poussière et mouvement ont été impliqués.
Le processus a été documenté sous le regard minutieux de la vidéaste Myriam Yates, qui explore elle aussi à sa manière les processus et la vacance des lieux.
Intention de l’artiste
Galerie noire (du 20 au 31 juillet)
Tout d’abord, me poser, me déposer dans cet espace vacant, et avec attention, observer, détailler, accueillir ses particularités, notamment ses murs noirs qui m’intriguent, et je pressens déjà que ces noirs seront multiples : profonds, lumineux, veloutés. Munie d’un carnet de bord je recueillerai mes ressentis, mes impressions au jour le jour, j’y noterai mes idées puis à partir de là j’effectuerai diverses explorations. J’entrevois des interventions discrètes, délicates, qui fassent corps avec le lieu, essentiellement un travail in situ.
Galerie blanche (du 20 au 27 août)
Mon séjour s’ouvrira avec ce que j’appelle des occupactions de vacance(s), comme si le surgissement du blanc me conviait à m’activer, à effectuer quelques tâches. Cette notion de tâche, qui traverse mon travail, me vient du monde de la danse, plus précisément de la chorégraphe et danseuse Hanna Halprin et son concept de Task oriented Movements. Les tâches à accomplir sont empruntées au quotidien, des actions ordinaires qui mobilisent le temps réel pour l’accomplissement de celles-ci et qui mettent l’accent sur le processus.