Biographie

Collectionneur d’art, directeur fondateur de la Galerie du Théâtre – Art contemporain – Magog avec sa conjointe Catherine Correia, l’artiste Jean-Michel Correia présente ses œuvres à la galerie d’art Antoine-Sirois de l’Université de Sherbrooke.

Jean-Michel Correia a été chargé de cours, de 2006 à 2013, à la Faculté de l’aménagement, dans le département du design à l’Université de Montréal, il fut également chargé de cours au Diplôme de 2e cycle en Pratiques artistiques actuelles à l’Université de Sherbrooke. Il est doctorant en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal, commissaire et critique d’art.

 

Commissaire : Suzanne Pressé

Formé en architecture et en arts visuels, les influences de Jean-Michel Correia proviennent de ces deux disciplines. Il fut un adepte de la théorie du Modulor inventé, en 1944, par l’architecte français Le Corbusier tandis qu’un de ses professeurs fut le plasticien Argentin Carlos Caceres Sobrea, ami de Jesús-Rafael Soto.

Le Modulor de Le Corbusier est une mesure harmonique à l’échelle humaine applicable universellement à l’architecture et à la mécanique. Le Modulor vise à permettre un confort maximal dans les relations entre l’Homme et son espace vital. Les artistes plasticiens, quant à eux, ont pour média d’expression artistique des techniques et des supports matériels variés.

La démarche singulière de Jean-Michel Correia, quant à elle, se comprend comme une constante recherche visuelle où la géométrie joue un rôle essentiel. En s’appuyant sur des systèmes de proportions architecturales, le peintre élabore une série de dispositifs sensoriels à partir d’une grille préalablement établie. C’est sur celle-ci que sont ensuite réalisées les différentes perspectives, l’application de la couleur, de la matière et la création des textures.

Jean-Michel Correia fabrique son papier selon les 5 étapes traditionnelles de fabrication : l’approvisionnement en fibres, la mise en pâte, le blanchiment, la formation de la feuille et enfin la finition. Et puis, comme l’a bien dit le critique historien d’art Philippe Piguet, Correia n’a jamais cessé de jouer des possibles déclinaisons que lui offre le jeu des panneaux du magistral module. Passée la rigueur du geste et repoussé tout risque d’arbitraire, Correia s’est inventé ses propres moyens plastiques. Il s’est donné des matériaux (objets de rebut et pulpe de coton) et un format (le carré) abordant chaque œuvre comme un concept de travail dont les nombreuses applications déterminent la création à l’ordre d’une construction à la fois mentale et sensible.

Constitués de dessins non figuratifs et de matériaux récupérés fossilisés dans la matière du papier, les œuvres se dressent en façades résistantes fossilisés dans la matière du papier. L’artiste s’accorde toute liberté dans ses interventions sur les surfaces qu’il ponce, frotte ou griffe. Et puis, au final, il n’y a pas d’objet dans les papiers de Correia mais des traces d’objets. Voilà le piège dans les collages de Jean-Michel Correia.

 

Image : Jean-Michel Correia, Sans ttire, 2014. Techniques multiples, 32 x 32 cm. Photo: Pierre Desrosiers

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