Michel Goulet travaille autour des notions d’énumération, d’accumulation et d’inventaire : l’artiste collige et répertorie les objets du monde afin de nous amener à contempler avec lui ces traces du quotidien, souvent abandonnées ou négligées. Il nous oblige à les redécouvrir et peut-être même à en déceler l’énigme. Au travers de ses sculptures et de ses collages, il théâtralise une panoplie de signes communs, généralement banals et considérés comme triviaux, et nous place devant une multitude de petits événements découlant de liaisons spatiales ou d’associations mentales. C’est par ces constructions, souvent elliptiques, formées dans le chaos, qu’il entend se réapproprier le merveilleux, et c’est en créant des ensembles complexes qu’il captive le passant et réinvente la façon d’appréhender un travail qui, avant tout, regarde la vie et la réalité des choses. Son travail n’est pas un réconfort pour l’âme, mais un intermédiaire pour rejoindre l’autre et entamer un dialogue, quitte à déconcerter son interlocuteur en chemin et le forcer à remettre en question l’échelle de valeur des sociétés de consommation.  Goulet veut captiver les esprits à l’aide de ses univers complexes, baroques et surprenants ; à chacun de se laisser prendre au «jeu» de l’artiste.

Une autre exposition de Michel Goulet, État des lieux, celle-là, est présentée à l’Espace exposition Groupe Mach, à la bibliothèque de droit (Pavillon Albert-Leblanc A9) jusqu’au 29 avril 2018.