La démarche de Sara A.Tremblay témoigne d’expériences vécues, d’environnements habités, de lieux investis au fil du temps.
Biographie Sara A.Tremblay
Sara A.Tremblay détient une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia. En plus de faire partie de plusieurs collections publiques et privées, ses œuvres ont été présentées au Québec, en Ontario ainsi qu’en Suède, où elle a séjourné à l’été 2013 dans le contexte de la Brucebo Fine Art Summer Residency Scholarship, à Själsö, Gotland. Elle est récipiendaire de la première Bourse d’études supérieures en arts visuels Yvonne L. Bombardier et a participé au Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul et à la Rencontre photographique du Kamouraska. En 2016, elle traverse à pied les 650 km du Sentier international des Appalaches, dans le cadre d’une résidence de création des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie. Un carnet intitulé Sentier difficile rend hommage à ce parcours (2023), et s’ajoute à Själsö (VU, Québec, 2016) et à Parmi (Éditions Paris-Brest, Nantes, France, 2019). Au printemps 2020, en réponse au confinement, elle fonde Les Encans de la quarantaine afin de promouvoir virtuellement le travail des artistes en arts visuels, participe à une résidence virtuelle organisée par le Centre d’exposition de l’Université de Montréal et crée Tout t’empêche – ce qui, ironiquement, la libère. Ayant habité dans plusieurs villes du Québec, elle vit et travaille maintenant à Orford.
Biographie Myriam Yates
Myriam Yates, diplômée de l’Université du Québec à Montréal, est une artiste accomplie. Ses années de carrière sont jalonnées de plusieurs participations à des événements internationaux. Parmi les plus importants, mentionnons le Kasseler Dokfest (Allemagne), l’Images Festival (Toronto), les Rencontres Internationales Paris/Berlin, le Mois de la Photo (Montréal), le Festival International du Film sur l’Art (Montréal) et Nuit Blanche (Toronto.) Ses œuvres ont été exposées au Hessel Museum of Art – CCS Bard (New York), au Musée d’art contemporain de Montréal ainsi qu’au Préfix ICA (Toronto). Un essai dans le magazine Prefix Photo sur les architectures improbables lui a été consacré.
À travers des résidences d’artistes, des expositions ou des événements auxquels elle est invitée à participer, elle effectue des actions performatives éphémères, souvent répétitives, qui se matérialisent dans des corpus photographiques.
Pour appréhender et entrer en relation avec son nouveau milieu de vie à Orford, l’artiste, à l’échelle du corps, travaille son territoire immédiat : l’aménagement d’un potager, mille glaïeuls plantés en rang, plates-bandes et herbes hautes non tondues pour sculpter le paysage. La ligne s’estompe entre l’atelier, la nature et le quotidien de l’artiste qui utilise et transforme la matière autour d’elle. Ses courges et ses fleurs, cultivées à proximité de la maison, sont recontextualisées dans ses photographies qui convoquent la nature morte et l’autoportrait. Le cumul, les superpositions, les strates et les cycles de la nature sont présents dans le travail de l’artiste depuis longtemps. En témoigne une série d’autoportraits réalisés au début des années 2000, découpés, laissés aux intempéries puis rephotographiés. De nouvelles combinaisons sont ainsi créées, permettant de relier des corpus anciens et récents, générant de nouveaux liens entre les choses. C’est par ce travail d’archéologue inversé, en quelque sorte, qu’elle active son territoire.
Ici, une fenêtre extraite d’un corpus plus large, dont les photos, dégagées du cadre, soulignent une certaine impermanence propre au travail de Sara A.Tremblay. Peut-être se retrouveront-elles à leur tour dans les hautes herbes, face aux éléments ?
Myriam Yates, commissaire