L’exposition Intervalles a été mise en place suite à des séjours de recherche au Japon, initiés en 2018, lors d’une résidence artistique au Tokyo Arts and Space
Classe de maître avec les artistes
Invitation à une rencontre avec les artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, à la galerie d’art Antoine-Sirois, le mardi 27 février, de 16 h à 17 h.
Démarche et biographie des artistes
Outre leurs pratiques individuelles, Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière poursuivent une collaboration en duo depuis une vingtaine d’années. De nature anthropologique, leurs recherches artistiques s’intéressent aux transformations de nos territoires construits, naturels et technologiques, avec une sensibilité particulière pour la psyché humaine. En interrogeant diverses réalités afin d’en révéler la complexité, le travail de l’image et du son devient un objet d’investigation au confluent des approches documentaires, fictionnelles et spéculatives. Par le télescopage de phénomènes variés, il prend la forme d’installations multipartites qui créent un dialogue fertile dans l’agencement du matériel de recherche. Guidées par des processus d’enquête, leurs recherches se développent lors de séjours en résidence à l’international et mènent régulièrement à des expériences collaboratives avec des intervenant.e.s d’horizons multiples. Une réflexion sur une mise en scène du photographique et du vidéographique intégrant l’art sonore, des éléments sculpturaux et des dispositifs architecturaux traversent l’ensemble de leurs œuvres.
Soutenu par le Conseil des arts du Canada et le CALQ, leur travail a été présenté lors d’expositions, de festivals et de résidences au Québec et à l’international, dont la Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, le Musée d’art de Joliette, la Galerie de l’UQAM, le Centre d’art contemporain Optica et le Festival International du Film sur l’Art à Montréal, ainsi qu’à Tokyo Arts and Space. S’ajoutent également l’ISELP (Bruxelles), La Becque (La Tour-de-Peilz, Suisse), le Studio du Québec à Rome, le Helsinki International Artist Programme (HIAP), la Titanik Gallery (Turku, Finlande), le Inside-Out Art Museum (Pékin) et les Rencontres Internationales Paris/Berlin. Leur travail artistique fait partie de la Collection Hydro-Québec.
Pour plus d’informations :
www.jmdufresne.ca
www.virginielaganiere.com
De nature anthropologique, la pratique artistique de Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne explore la transformation des environnements construits, naturels et technologiques, les formes de spéculations sur le futur et la psyché sociale. Par l’entremise de résidences d’artistes à l’international, leurs recherches s’activent à partir d’enquêtes sur le terrain, dans un travail photographique, vidéographique et sonore. Au confluent du documentaire et de la fiction, leur production artistique se déploie en installations protéiformes qui expérimentent avec la scénographie.
Intervalles, un corpus d’œuvres récentes et nouvelles, constitue le fruit d’une résidence artistique à Tokyo Arts and Space en 2018, suivie d’un séjour en 2019. Au Japon, les recherches des artistes se sont orientées sur des futurs sociétaux et leurs incertitudes ; les engrenages associés à la sphère du travail et la quête d’échappatoires qui offrent une résistance aux impératifs de productivité ; les systèmes de croyance et différentes formes de coexistence technologique. L’exposition introduit une suspension du temps face à une culture de travail qui assujettit corps et esprits au conformisme et au culte de la performance.
Filmé en différents lieux à Tokyo, l’essai vidéographique La lecture de l’air (2021-23) examine la place des affects dans une mise en exergue des pressions engendrées par le milieu du travail, les institutions et des structures sociales. Au sein de tels environnements, savoir « lire l’air » repose sur une capacité à ressentir les situations, ayant pour visée une harmonie sociale, au risque toutefois de glisser dans de plus sombres replis jusqu’à l’effacement de soi. Déployant un univers de signes, le diptyque vidéo Intervalles (2019-2023) sonde la nature cyclique des choses et la suspension du temps, entremêlant rythmes de travail, pratiques du soin, de même que les limites parfois floues entre humains et entités robotiques. Une nouvelle vidéo, La leçon (2024), explore l’apprentissage des arts geisha entre une dame octogénaire et ses apprenties. Tourné dans l’intimité d’un appartement du quartier Asakusa à Tokyo, l’œuvre dévoile un espace hors du temps où la transmission des rudiments de la musique kouta exige une minutie des gestes.
À travers une scénographie conçue pour le lieu, l’exposition est une invitation à sonder l’espace et le temps entre les signes et les choses, à en explorer les nombreuses zones d’oscillations, pour en dénouer les paradoxes.