Biographie de Douglas Scholes
Douglas Scholes nourrit une association pragmatique et poétique dans son travail par le biais des cycles matériels d’extraction/production/consommation et le lien avec l’excès et l’accumulation au sein de nos communautés. La manifestation de cette association a été favorisée par des expériences en tant que charpentier, cuisinier, mécanicien de bicyclettes, bricoleur, manutentionnaire d’œuvres d’art et par des études à l’University de Lethbridge [BFA, 1999] et à l’Université du Québec à Montréal [MFA, 2001]. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions et de résidences d’artistes au Canada, aux États-Unis et en Europe par l’entremise de la Galerie Foreman, de l’Université Bishop’s (Lennoxville, 2024), de Sagamie et de la Collection Loto-Québec (Alma, 2023), de Sporobole (Sherbrooke, 2018), de la Biennale Barachois In Situ (Barachois, 2021), de l’Art Gallery of Nova Scotia (Halifax, 2019), de Repères2017 avec Parcs Canada (Montréal, 2017), de la Southern Alberta Art Gallery (Lethbridge, 2015), d’une résidence d’artiste à Banff (2014), d’une résidence d’artiste du Conseil des arts du Canada (Londres, Royaume-Uni, 2012), de RadArt (Italie, 2012), du 3e Impérial (Granby, 2010-2011), de DARE-DARE (Montréal et Détroit, 2004 et 2011), de La Maison Laurentine (France, 2011), et en cours à la Galerie Robertson Arès (Montréal).
Douglas Scholes introduit dans le monde de l’art visuel une approche entremêlant pragmatisme et esthétique vernaculaire. Il réalise ses œuvres par des actions mettant en relief une poésie de l’entretien dans les cycles de vie d’objets du quotidien. Il incarne le Wanderer, personnage se mettant au travail à travers diverses pérégrinations qui le mènent à des sites de triage ou au sein de communautés où il s’occupera, momentanément, de la gestion de cet excès d’objets jetés qui s’accumulent dans le paysage, en ville ou en bordure des routes.
L’artiste occupe ainsi un rôle que nous percevons comme inconfortable, puisqu’il prélève ce que nous ne voulons pas voir, soit le cycle perpétuel des objets que l’on produit et qui doivent disparaître, idéalement sans laisser de traces. Il effectuera parfois de longues marches pour accéder à des sites de tri ou d’enfouissement où il trouvera des objets dans leur phase terminale.
Les photographies Terrible Beauties rappellent notre relation à ces objets dont on dispose et que l’on oublie après usage, mais qui subsistent toujours un certain temps. Ils sont ici photographiés avec soin et magnifiés par la dimension des impressions et par leur encadrement, alors qu’ils sont destinés à être cachés, enfouis, détruits.
En écho à ceci, peut-être, Douglas Scholes a choisi de présenter ses photographies sur le mur et la cimaise dédiés à l’exposition, mais aussi derrière ce mur – espace mitoyen à l’image de cet état d’entre-deux où se trouvent les objets qu’il révèle et des lieux où il opère…
Commissaire : Myriam Yates